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Guerre Israël-Hamas : le point sur la situation de la journée du 12 janvier

Retrouvez ici notre point de situation publié hier.
Depuis le début de la guerre le 7 octobre, 23 708 personnes ont été tuées et 60 005 autres blessées dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi 12 janvier par le ministère de la santé du Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de source indépendante. Environ 1 140 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les attaques du mouvement islamiste palestinien, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir du bilan israélien.
Avec une moyenne de 250 morts par jour selon les calculs d’Oxfam, le taux de létalité moyen de cette guerre est « significativement supérieur » à celui « de n’importe quel autre conflit récent », « en Syrie (96,5 morts par jour), au Soudan (51,6), en Irak (50,8), en Ukraine (43,9), en Afghanistan (23,8) et au Yémen (15,8) », a dénoncé l’ONG jeudi.
Dans un communiqué, Oxfam relève également que la situation humanitaire déjà catastrophique des 2,4 millions d’habitants est encore aggravée par la baisse des températures.

Des dizaines de personnes ont été tuées dans la nuit de jeudi à vendredi dans la bande de Gaza, pilonnée par l’arme israélienne. Un journaliste de l’AFP a entendu des tirs d’artillerie violents entre Rafah, à la pointe sud du territoire palestinien, et Khan Younès, la grande ville du sud touchée toutefois par moins de frappes aériennes.
Selon le ministère de la santé du Hamas, « plus de 59 morts et des dizaines de blessés ont été conduits dans les hôpitaux à la suite des attaques menées » dans la nuit « dans plusieurs secteurs ».
« Des dizaines de terroristes » ont été tués à Khan Younès et Maghazi, dans le centre, « dont des officiers de l’unité Nukhba » [« élite » en arabe], a indiqué l’armée israélienne, qui a également fait état d’une frappe aux drones à Bureij, dans le centre. A Khan Younès, « un officier de l’unité Nukhba qui avait participé au massacre du 7 octobre », a notamment été tué, selon l’armée.
L’ONU a déploré vendredi que les opérations d’aide dans le nord de la bande de Gaza deviennent de plus en plus difficiles, accusant l’armée israélienne de limiter très sévèrement l’approvisionnement en carburant, en particulier pour les hôpitaux.
S’exprimant en visioconférence depuis Jérusalem, Andrea De Domenico, le représentant du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU pour les territoires palestiniens, a expliqué qu’Israël avait « partiellement » approuvé trois missions jeudi mais que les jours précédents seule une sur sept avait été approuvée.
Il a également accusé l’armée israélienne de refuser de façon « très systématique » l’acheminement du carburant, en particulier pour les hôpitaux, une situation « qui est en train d’atteindre un niveau d’inhumanité qui dépasse l’entendement ». Israël juge que le carburant peut être détourné pour servir aux roquettes tirées par les groupes palestiniens.
Les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas en Israël vont recevoir des médicaments « dans les prochains jours » en vertu d’un accord négocié par l’entremise du Qatar, a affirmé vendredi le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
« Les médiateurs sont désormais en train de finaliser les détails » au sujet du type de médicaments, des quantités nécessaires et des conditions de leur acheminement, selon un diplomate cité par l’AFP. « La logistique de la livraison est en train d’être discutée », a poursuivi cette source.
Sur les quelque 250 otages enlevés dans le sud d’Israël lors de l’attaque du 7 octobre, 132 manquent à l’appel, dont 25 sont morts sans que leurs corps aient été restitués, selon les autorités israéliennes.
« Pas un mot pour demander la libération des otages détenus à Gaza », a dénoncé la représentation d’Israël auprès de l’ONU à Genève sur le réseau social X. « Un appel au cessez-le-feu, sans exiger la libération de nos otages et le désarmement du Hamas, est un appel à la victoire du terrorisme », a-t-elle ajouté.
La représentation israélienne réagissait à la déclaration faite vendredi aux médias par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme concernant « les échecs récurrents d’Israël » à respecter le droit international humanitaire, ainsi que les principes de « distinction, proportionnalité et précaution » dans la conduite des hostilités.
Dans sa déclaration, le Haut-Commissariat mentionne les otages et précise qu’environ 136 sont encore retenus par « des groupes armés palestiniens », sans demander leur libération, ce qu’il a toutefois fait dans des déclarations précédentes. En revanche, l’agence onusienne a affirmé que « des centaines de Palestiniens auraient été arbitrairement détenus dans des sites inconnus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de Gaza », estimant qu’il s’agit dans de nombreux cas de « disparitions forcées ».
« Le haut-commissaire a rappelé que le non-respect de ces obligations peut entraîner des poursuites pour crimes de guerre, et a sonné l’alarme également au sujet des risques d’autres crimes d’atrocité », a communiqué une porte-parole, Elizabeth Throssell, lors d’un point de presse à Genève. Les crimes d’atrocité, considérés comme les plus attentatoires à l’être humain, comprennent le génocide, le crime de guerre et le crime contre l’humanité.
Le plus grand hôpital de la bande de Gaza, durement touché par la guerre entre Israël et le Hamas, a réussi à reprendre partiellement du service, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui l’a ravitaillé pour la première fois depuis deux semaines.
« Une équipe de l’OMS et des partenaires ont été en mesure d’atteindre l’hôpital d’Al-Shifa dans le nord de Gaza aujourd’hui et de livrer 9 300 litres de fuel ainsi que des fournitures médicales, pour soigner 1 000 patients victimes de traumas et 100 patients nécessitant des dialyses », a annoncé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’Organisation mondiale de la santé, dans la nuit de jeudi à vendredi sur le réseau social X.
L’équipe de l’agence des Nations unies a pu constater que l’hôpital était à nouveau en mesure de dispenser des soins grâce à une équipe médicale forte de 60 personnes. Al-Shifa dispose de 40 lits en chirurgie et en médecine générale, d’un service d’urgence et de quatre salles d’opération, d’un service de base en gynécologie-obstétrique et en radiologie, d’une capacité limitée d’hémodialyse et de capacités « minimales » pour les analyses.
L’hôpital d’Al-Shifa s’est retrouvé au centre d’intenses bombardements, puis de combats au sol, qui ont marqué les premières semaines du conflit, l’armée israélienne estimant qu’Al-Shifa était le principal centre de commandement des opérations du Hamas dans la bande de Gaza − ce que le mouvement islamiste palestinien dément.
Internet et le téléphone ont de nouveau été totalement coupés vendredi dans la bande de Gaza, a annoncé l’opérateur palestinien Paltel sur le réseau social X.
« Nous regrettons d’annoncer que tous les services de télécommunications dans la bande de Gaza ont été interrompus à cause de l’agression en cours. Gaza est de nouveau coupée du monde », a précisé la compagnie.
L’armée israélienne a indiqué avoir tué trois assaillants vendredi soir ayant perpétré une attaque contre la colonie juive d’Adora en Cisjordanie, théâtre d’une escalade des violences en marge de la guerre à Gaza.
Des assaillants ont pénétré dans l’implantation située à une vingtaine de kilomètres de Hébron, grande ville du sud de la Cisjordanie, et ont ouvert le feu sur des soldats en patrouille, a indiqué l’armée dans un communiqué. Alors que les habitants de cette colonie avaient reçu un message d’alerte des autorités les sommant de rester chez eux en raison d’une « infiltration terroriste », les « trois assaillants ont été identifiés et neutralisés par les forces de sécurité », a ajouté l’armée.
Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a confirmé le décès de ces trois personnes, tandis que l’agence palestinienne Wafa les a identifiés comme étant un jeune de 19 ans et deux adolescents de 16 ans de la famille Abou Jahisha.
Selon les images des caméras de surveillance obtenues par la chaîne publique israélienne Kan, ces trois jeunes Palestiniens avaient pénétré à Adora par une brèche dans une clôture entourant cette colonie.
Un homme a par ailleurs été blessé par balle à la jambe et a été hospitalisé, selon le service de secours israélien du Magen David Adom qui n’a pas donné plus de détail.
Dans un incident séparé, dans le nord de la Cisjordanie, un Palestinien de 19 ans a succombé à ses blessures après avoir été frappé par l’armée israélienne dans le secteur de Tulkarem, a annoncé le ministère de la santé palestinien cité par l’agence officielle de l’autorité palestinienne Wafa.
Le Monde avec AFP
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